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Le cinéma d’animation ukrainien

ORSHANSKY CAESAR (Оршанский Цезарь Абрамович) 1927-2016

Du papier découpé, de l’art, de la culture populaire et rien d’autre !

The musical tales, 1976 (Музыкальные сказки) – enfance

Film d’animation tout simple à destination des enfants. Il met en scène différentes histoires d’animaux avec des techniques comme le dessin animé ou le papier découpé. Le segment avec cette dernière technique est stylisé.


Wonder-frost, (1976) (ЧУДО-МОРОЗ) – conte/artistique-folk ♥

Il n’y a pas de mots pour décrire l’ambiance merveilleuse de ce bijou. On rencontre encore un exemplaire de ce genre qui ne semble exister qu’en Europe de l’Est : le genre artistique-folk. L’histoire raconte que, dans les régions du Nord, les mots à peine sortis de la bouche gelaient, formant ainsi de magnifiques dentelles qui servaient à décorer les maisons. Un jour, un marchand étranger voulut les acheter. Mais les dentelles de mots fondirent dès que la température se réchauffait. Un conte qui donne aux contrées slaves une allure poétique. Le froid et la neige font partie intégrante de ces cultures. Le fait de les mettre en valeur par une création artistique dont eux seuls sont capables est un hommage aux territoires qui ont vu naître ces populations et un amour à leur culture. De plus, c’est une façon de mettre l’architecture traditionnelle sur un plan mythique. En effet, certaines anciennes maisons russes sont connues pour avoir une architecture à l’allure de « dentelles en bois » extrêmement bien ouvragée, comme l’encadrement des fenêtres. La réalité prend ainsi sa source dans les spécificités du climat, certes rigoureux, mais beau pour qui sait l’apprécier. Pour mettre en scène cette idée premier degré de froid créateur, quoi de mieux que le papier découpé ? Ce petit film est un amour de création artisanale. Une histoire mythique, une technique traditionnelle et un style qui puise toujours davantage dans sa culture populaire. N’en jetez plus, disons juste : chef-d’œuvre. À noter que si vous aimez ce film, il présente des points communs avec d’autres merveilles artistiques : le court-métrage d’Ivan Ivanov-Vano, The seasons (ВРЕМЕНА ГОДА) de 1969 et Les Trois Inventeurs de Michel Ocelot (1979). Pour contempler Wonder-frost, c’est ici que ça se passe.


The first winter, 1978 (ПЕРВАЯ ЗИМА) – conte

Ce film est une adorable évocation poétique des saisons. C’est une ode à l’automne, à l’hiver et au printemps conjugués. The first winter a des allures de Fantasia avec ses métaphores musicales. Comme pour répondre à Wonder frost, Orshansky célèbre cette fois la nature au moyen d’un songe onirique. L’histoire est celle d’un petit ourson qui s’endort et rêve de l’arrivée du printemps. L’animation en papier découpé est encore une fois pertinente pour transposer cette rêverie à l’écran. Le style duveteux et chaleureux choisi pour ce film le rend immédiatement délicieux, à l’image d’un doudou qu’on voudrait serrer contre soi.


Once upon a time there lived Matreshkas, 1981 (ЖИЛИ-БЫЛИ МАТРЕШКИ) – conte/artistique-folk ♥

Décidément, le cinéma d’animation en Europe de l’Est est comme un coffre aux trésors sans fond. Après la célébration de l’hiver et du printemps, Caesar Orshansky nous gratifie d’un film sur les célèbres matriochkas. C’est juste fabuleux ! Le papier découpé se prête encore à merveille pour sublimer ces œuvres d’art venues de Russie. Mais en plus, bien que l’art soit déjà au top, l’histoire n’est pas en reste et possède une profondeur, comme souvent. Oyez plutôt cette magnifique histoire d’amour : une bande de bandits subjugués par la voix chantante de la plus jeune des matriochkas décide de l’enlever. Celle-ci dépérit à vue d’œil en perdant ses couleurs (j’adore les réflexions premier degré qui trouvent une représentation graphique à l’écran, c’est signe d’une parfaite maîtrise). Mais tout va bien, un preux paysan armé d’une balalaika va faire mordre la poussière au chef des voleurs dans un combat fort drôle. La matriochka libérée se met alors à chanter comme jamais. Or, si les matriochkas sont colorées, les bandits, eux, sont tout blancs. Ce sont des personnages tristes qui ont perdu toute joie de vivre. Mais la voix de la matriochka est magique, sitôt qu’elle chante, le bonheur arrive et les couleurs reviennent même sur le chef des infâmes malfaiteurs. Scénario génial qui prend sa source dans une célèbre œuvre d’art russe, une technique artisanale, et encore une fois un film fortement stylisé qui s’inspire également de jouets en argile pour les enfants. Que dire ? Un chef-d’œuvre de plus, je sais, ce n’est pas possible et pourtant… Jetez plutôt un coup d’œil aux oiseaux ! Ce film a reçu un diplôme au festival international du court métrage de Lille en 1981.


-Three Ivans, 1982 (ТРИ ИВАНА) – conte/artistique-folk ♥

L’histoire des trois Ivans s’inspire de contes slaves. C’est une célébration de l’amitié entre les nations slaves : ukrainienne, biélorusse et russe, reconnaissables au style vestimentaire de chacun des Ivans. Une amitié dont on aurait bien besoin en ce moment. Ce conte drôle et à l’action cartoonesque n’est pas sans rappeler les bogatyrs dont j’ai parlé plus haut. Les trois Ivans sont des êtres simples qui aiment leur terre et la cultivent comme n’importe qui. On relève souvent l’attachement à la terre dans le cinéma soviétique, que ce soit par les bogatyrs ou dans les films d’Alexandre Dovjenko au cinéma presque mystique. Mais un jour, la guerre arrive. Les trois Ivans à l’amitié indéfectible vont alors se battre et gagner contre une armée entière. La narration, parfois assez stylisée, se fait au moyen de tableaux qui se déroulent horizontalement. L’esthétique est parfois proche des peintures médiévales. La technique est encore et toujours celle du papier découpé !


The firebird, 1983 (ЖАР-ПТИЦА) – conte

Une princesse capricieuse veut qu’on ne lui apporte rien de moins qu’un phénix… Pour se faire, sa gouvernante demande à un géant d’aller en chercher un. La technique du papier découpé est cette fois stylisée sous forme de peinture. Si le film n’arrive pas au niveau des précédents, il reste toujours un très bon cru. Pour voir le film, c’est ici.

Table des matières

1.Préambule
2.Le début du voyage
3.Cherkassky David (Черкасский Давид Янович), 1932-2018
4.Dakhno Vladimir (Дахно Владимир Авксентиевич), 1932-2006
5.Goncharov Vladimir (Гончаров Владимир Максимович), 1940-2022
6.Gurvich Irina (Гурвич Ирина Борисовна), 1911-1995
7.Kirik Anatoliy (Анато́лій Пили́пович Ки́рик) 1938-?
8.Kostyleva Valentina (Костылева Валентина Андреевна), 1946-?
9.Orshansky Caesar (Оршанский Цезарь Абрамович) 1927-2016
10.Pavlenko Tadeush (Павленко Тадеуш Андреевич) 1934-2004
11.Pruzhansky Ephrem (Пружанский Ефрем Аврамович) 1930-1995
12.Sivokon Yevgeny (Сивоконь Евгений Яковлевич) 1937-?
13.Vassilenko Nina (Василенко Нина Константиновна) 1906-1999
14.Viken Alexander (Викен Александр Владимирович) 1947-?
15.Zarubin Leonid (Зарубин Леонид Семенович) 1926-2003
16.Conclusion

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