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Alexandre Rou : le conteur du cinéma soviétique

L’Habile Maria (1959), Марья-Искусница

L’Habile Maria constitue une incursion de plus dans les contes russes. Cette fois, le conteur soviétique adapte une pièce de théâtre qui puise allégrement dans le folklore russe : Le conte du brave soldat (1946) de Eugène Schwartz. D’une durée de 74 minutes, l’histoire est comme toujours agréable à suivre, mais est, cette fois, particulièrement lacunaire.

Si les films de Rou s’adressent souvent aux enfants, certains récits sont tout de même plus denses. Ici, nous suivrons les péripéties d’un soldat et d’un enfant dans le Royaume sous-marin à la recherche de sa mère kidnappée par le Génie des eaux.



L’histoire s’ouvre sur une scène bucolique dans laquelle un gentil soldat tout content de rentrer chez lui après la guerre, pousse la chansonnette, accompagné de son tambour magique à travers une magnifique forêt de bouleaux. Il fait la rencontre de gentils animaux : écureuils, ours et d’autres qui lui expliquent que depuis quelques temps la forêt est devenue dangereuse. En témoigne l’affreux piège qui emprisonne le malheureux grand-père ours. L’explication se trouve dans la présence du Génie des eaux à l’apparence d’un ogre joué par Anatoli Koubatski, déjà présent dans le précédent film de Rou, et que l’on reverra dans les suivants. Il apporte sa forte carrure et son jeu d’acteur attachant. Le Génie des eaux ou Vodokrut XIII est venu sur terre pour s’emparer de servantes. Comme la mère du jeune héros Ivanouchka est une remarquable tisseuse, le méchant a tenu à s’adjoindre ses services.



Aussi, lorsque le brave soldat tombe sur le malheureux enfant il décide de l’aider car : « Je suis votre majesté marécageuse, un soldat russe, il m’est impossible de vivre en paix tant que les enfants souffrent et que les mères vivent séquestrées. » Voici donc notre courageux soldat prêt à partir en guerre contre le roi des mers. Ce dernier possède un point faible : il ne supporte pas le bruit. En effet, les enfants, nuisances sonores primordiales, sont pour lui « comme une sécheresse ». Mais c’est surtout le tambour du soldat qui est pour lui une calamité. À tel point qu’il semble vouloir négocier le tambour contre la mère. Bien sûr, ça sent le piège.

Dès lors, tout le film se déroulera dans le fort joli palais du Génie des eaux peuplé de poissons et autres individus étranges. Il se poursuivra sous la forme d’une bouffonnerie aquatique où il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, mais qui conserve assez de bonne humeur pour se laisser regarder jusqu’à la fin. La suite de l’histoire se résume aux quelques tentatives de Vodokrut XIII pour se débarrasser des gêneurs. On nous présente également les convives du palais, entre autres Coasson, une sorte de grenouille humaine, joué par l’indétrônable Gueorgui Milliar. C’est une histoire très légère qui consiste essentiellement en de jolis décors dépaysants, un roi des mers qui cabotine, quelques idées sympathiques et qui finit bien.



Non vraiment, il est un bon film pour occuper l’esprit si l’on cherche de la légèreté par une chaude après-midi d’été comme votre serviteur. Mais, à force de vouloir faire dans la légèreté, il ne faudrait pas qu’un simple coup de vent envole le souvenir du film en de lointaines contrées. Peu de poésie, trop de légèreté justement, plus une farce enfantine dans un palais aquatique. Un peu moins bon que les anciens films, mais à voir pour son monde original et malgré tout féérique. À regarder surtout pour son univers et sa naïveté.

Le lien pour la fiche kinoglaz du film : https://www.kinoglaz.fr/index.php?page=fiche_film&lang=fr&num=1894



Tables des matières

1.Introduction
2.Par le vœu du brochet (1938), По щучьему веленью
3.Vassilissa la Belle (1939), Василиса Прекрасная
4.Le Petit cheval bossu (1941), Конек – горбунок
5.Kachtcheï l’immortel (1944), Кащей Бессмертный
6.Une nuit de mai, ou une noyée (1952), Майская ночь, или утопленница
7.Le Mystère d’un lac de montagne (1954), Тайна горного озера
8.Un cadeau précieux (1956), Драгоценный подарок
9.Les Nouvelles aventures du Chat botté (1958), Новые похождения кота в сапогах
10.L’Habile Maria (1959), Марья-Искусница
11.Les Veillées dans un hameau près de Dikanka (1961), Вечера на хуторе близ Диканьки
12.Au Royaume des miroirs déformants (1963), Королевство кривых зеркал
13.Le Père Frimas (1964), Морозко
14.Feu, eau et… tuyaux de cuivre (1968), Огонь, вода и… медные трубы
15.Barbara la fée aux cheveux de soie (1969), Варвара-краса, длинная коса
16.Les Cornes d’or (1972), Золотые рога
17.Conclusion

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