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Lieutenant Robinson Crusoé de Disney

Sorte de réponse au féminisme qui commence à pointer le bout de ses seins, le Lieutenant Robinson Crusoé, sous ses airs de film d’aventure familial et second degré, n’est absolument pas un film innocent. Riposte grand public aux œuvres de Russ Meyer, le Lieutenant Robinson Crusoé est l’exemple type de la propagande morale sous couvert de divertissement gentillet.


Le Lieutenant Robinson Crusoé est un film live produit par Disney en 1966 et réalisé par Byron Paul. Il a tout du divertissement grand public. Film d’aventure exotique peuplé de belles femmes (Nancy Kwan)1, de paysages paradisiaques, avec beaucoup d’humour, il compte surtout sur la présence de la star Dick Van Dyke connu entre autres pour Mary Poppins sorti en 1964. Plutôt bien réalisé, il passe comme une lettre à la poste car on ne s’ennuie jamais. Mais… Comment dire, il a quelque chose de dérangeant quand on y regarde de plus près.

Ce qui est intéressant avec les œuvres grand public et « innocentes », c’est qu’elles ont parfois tendance à véhiculer l’idéologie de leur époque. Sous couvert de proposer une aventure familiale, elles dispensent en réalité une sorte de message détourné, dissimulé derrière l’humour qui permet de faire passer la pilule de n’importe quel propos. Vous feriez la même chose dans un film qui aborderait le problème de front, il déclencherait une levée de boucliers. Par contre, si vous utilisez une comédie familiale, non seulement le message passera, mais surtout il passera inaperçu.
Commençons étape par étape et penchons-nous sur l’histoire, il est vrai, très agréable à suivre.

I/ Plantons le décor


À notre époque, un lieutenant (Robin Crusoé) voit son avion se cracher dans la mer. Il consulte alors son manuel de survie, ce qui donne lieu à la première scène comique du film : la scène sur le bateau gonflable. D’emblée, on se rend compte de l’humour parfois barré du film : dans les objets de première nécessité, on note la présence d’une éponge pour écoper l’eau du bateau… S’en suit un combat avec un requin, dont il paraît qu’on peut se débarrasser en lui mettant un coup sur le nez… Notre ami passe ainsi plusieurs jours et nuits dans le bateau. Par contre, c’est pas pratique quand vous êtes somnambule. La scène d’introduction installe d’emblée une ambiance bonne enfant et un humour omniprésent, rehaussé par la mise en scène. En effet, Robin (Dick Van Dyke) a une sorte de discussion avec une voix off que l’on entend, qui est en fait la voix qui lit le manuel de survie. Cela donne lieu à un certain cynisme et quelques altercations rigolotes entre les deux protagonistes.

Bon, c’est bien gentil tout ça, mais notre Robin fini par atteindre son île déserte. Même s’il en bave un peu au début, il finit par inventer tout un tas d’appareils qui lui rendent la vie bien plus agréable. Le monsieur n’est vraiment pas à plaindre : quand vous pouvez vous permettre de jouer au golf en buvant un coup avec votre ami chimpanzé spatial intelligent, ça va.

Puis au cours de son exploration, il finit par rencontrer des gens, trouver des choses qui vont étonnamment coïncider avec l’apparition d’un humour discutable, hautement caricatural et moralisateur.

II/ Le mythe du bon sauvage et du bon asiatique 


Pendant son exploration, il tombe sur un vieux sous-marin japonais détruit par la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Une aubaine, car il y trouve du matériel qui va beaucoup l’aider par la suite, en plus d’y rencontrer notre ami Floyd (chimpanzé spatial intelligent de son état), compagnon idéal pour l’année qu’il s’apprête à passer sur l’île. Ce sous-marin nous rappelle que le Japon a perdu la guerre, jusque-là, c’est normal. Mais le message est clair. Les Américains vous ont battus. Je me permets de dire cela car, contrairement à d’autres films, cet élément est ici tout à fait significatif. Tout le long-métrage est monté comme une sorte de moquerie incessante à l’égard de tout ce qui n’est pas blanc ou avec une bite entre les jambes. Si on enlevait l’humour du film, il n’aurait pas totalement dépareillé quelques dizaines d’années plus tôt « au temps béni des colonies ».

En général, les films réalisés par Walt Disney sont moraux. Qu’on repense à Pinocchio et l’île où les enfants pas sages sont transformés en ânes et vendus. D’ailleurs, pour l’anecdote, Walt Disney, bien que décédé en 1966 (l’année du film), a participé au scénario. Il n’est donc pas étonnant de trouver un passage où on nous explique que l’alcool c’est mal. Pendant une partie de cartes (avec un jeu japonais) entre Robin et Floyd, le premier se met à boire. Le second, plus intelligent, jette le contenu de la bouteille et en profite pour faire picoler son pote afin de gagner la partie. Il est drôle de voir la plante pourrir littéralement sur pied. Alors oui, on est d’accord, l’alcool c’est mal, d’autant plus s’il est japonais. En effet, ce stock d’alcool a été récupéré sur le sous-marin par Robin. Un humour que, n’empêche, j’apprécie. Je ne descends pas le film, je mets en avant ce que je pense être un humour caricatural absolument pas second degré. Ce qui peut vite devenir gênant quand on n’a pas assez de recul ou qu’on est un enfant par exemple, public auquel le film s’adresse. Une autre petite dose de cet humour antinippon nous est offerte pendant la partie de golf. Encore une fois, Floyd gagne et là, je suis d’accord avec Disney, les animaux sont meilleurs que les hommes. Ce qui est intéressant, c’est la raison pour laquelle Robin perd. Où a-t-il trouvé les clubs de golf d’après vous, hein ? Sur le sous-marin, gagné ! Ils sont trop bas pour jouer correctement… Oui, les Japonais sont petits, oh oh oh.

On va monter d’un cran quand va arriver l’élément perturbateur du film, le personnage de Mercredi joué par Nancy Kwan. Sur elle, vont se conjuguer à la fois cet humour anti-asiatique, un humour condescendant envers les sauvages et, pire que tout, un humour machiste ironique. Si Mercredi est jouée par Nancy Kwan, ce n’est pas un hasard (cf note de bas de page). Non seulement très belle femme, elle a également des origines asiatiques, ce qui évidemment est totalement fortuit… Comme toutes les actrices un peu marquées, elle se retrouvera à jouer parfois des rôles de jeunes filles exotiques comme Yvonne De Carlo ou Debra Paget. Il faut avouer qu’elle est très sexy, le charme asiatique y étant pour beaucoup. Elle nous joue une adorable petite sauvage dont la tenue laisse les jambes quasi nues. Une sorte de femme fatale des îles érotisée.

III/ L’émancipation des femmes vue par Disney : une contre-réponse à Russ Meyer


Robin, désemparé, tente de lier connaissance avec la belle sauvage et nous gratifie au passage de cette magnifique phrase : « Les animaux sauvages sont toujours sensibles à la bonté humaine. » La pauvre Nancy Kwan… Il est quand même édifiant de constater que jamais, mais vraiment jamais une pique n’est lancée contre le mâle blanc. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’humour du film est raciste, bien que parfois, on est à la limite de la raillerie. Par contre, dire que l’humour du film est machiste, alors là sans problème. Parce qu’autant les Asiatiques s’en prennent pas mal, autant les femmes… Pour tout dire, le scénario du film est bâti sur cet humour qui suit de près l’actualité de l’époque.

En effet, pourquoi la belle Mercredi est-elle sur l’île ? Car elle a fui papa qui voulait la marier à un homme qu’elle n’aimait pas. Ce à quoi le gentil Robin, homme prévenant et compréhensif s’il en est, montre sa belle éducation : « Là d’où je viens, les femmes peuvent choisir leur mari », allusion directe à la belle culture américaine et au droit des femmes. Cette tirade va être illustrée très clairement par la suite. Un troupeau entier de femmes débarque alors sur l’île pour les mêmes raisons que Mercredi.

Mise en pratique : les femmes peuvent choisir leur mari, mais quand c’est à l’avantage de celui-ci puisqu’elles ont toutes envie de lui sauter dessus. On me dira, elles n’ont pas le choix, il y a promiscuité et c’est le seul homme sur l’île, mais ne soyons pas aveugles. Dans le propos du film, cela veut dire « ok, femme fait ce qu’elle veut tant que c’est au bénéfice de l’homme », comprenez sous son contrôle. J’accepterais de me tromper si la suite du film n’était pas à sens unique. Mettons que, n’ayant pas le choix, ces belles sauvages se jettent sur le seul homme disponible, ce qui est déjà en soi un fantasme masculin et non féminin. Sont-elles alors obligées de le porter comme un chef de famille, un seigneur, sur une litière ? Elles reproduisent ce qu’elles ont connu. De même, faire la cuisine pour le maître de maison… voilà la femme idéale selon Disney. Vous pouvez avoir des revendications, vous pouvez demander l’émancipation féminine, tant que c’est sous notre contrôle et que vous fassiez ce qui nous arrange. Un peu d’accord, mais pas trop hein ! Surtout qu’on apprend ce que tonton Disney… euh, pardon Tanamashu, le père de Mercredi, réservait aux femmes :

« Il jette vieille épouse et filles désobéissantes aux requins. »

Voilà un traitement qui est expéditif. En une seule phrase sont citées les deux caractéristiques principales de la femme : le sexe et l’obéissance. On me dira « oui mais Tanamashu perd ». C’est pas faux, mais un pire gagne à la place : Robin. S’il est bien une chose que l’on ne peut pas reprocher à Tanamashu, c’est d’être ce qu’il est. Horrible peut-être, mais il ne cherche pas à le cacher. Encore ce foutu politiquement correct… Il sera toujours plus facile de taper sur un mec pas présentable que sur un homme bien habillé et bien éduqué.

C’est ici que je vois une sorte d’anti Russ Meyer. Comme je le disais dans l’article que je lui ai consacré, il donnait à voir des femmes fortes, non soumises à la volonté des hommes. Elles cherchaient à s’émanciper par elles-mêmes, chose que corrobore le personnage féministe joué par Nathalie Wood dans le très bon film burlesque : La grande course à travers le monde (1965) de Blake Edwards :

« Les femmes ont le devoir de s’émanciper par elles-mêmes, afin de pouvoir émanciper les hommes, ainsi ils s’émanciperont mutuellement pour leur plus grand bien. » Le film traite le sujet avec humour, mais aussi avec sérieux et sans condescendance, contrairement au Lieutenant Robinson Crusoé.

Chez Russ Meyer, les femmes étaient effrayantes et revendiquaient, dès le milieu des années 60, le droit de faire ce qu’elles voulaient de leurs corps, quitte à passer par la violence, seule voie possible, et non par les manifestations (d’ailleurs tournées en dérision par Disney dans le film qui nous intéresse.) Certes, les femmes de Russ Meyer sont érotisées, mais ça n’est jamais hypocrite. Dans Lieutenant Robinson Crusoé, ça l’est. Tout le film est pétri d’un discours politiquement correct et moral, ce qui n’empêche pas les femmes (étonnement) d’être hyper érotisées. D’un côté, on dit que c’est mal quand la femme revendique son corps, mais d’un autre côté, nous, hommes « goulou goulou », aimons bien. Que faut-il comprendre ? Que la revendication de leur corps pour elles-mêmes, comme chez Russ Meyer, c’est pas bien, mais par contre, si c’est pour en faire ce que nous, hommes à la bite bien droite, voulons, alors là oui, ça nous intéresse. En gros, si c’est à nos conditions. C’est pourquoi, il sera plus pratique de s’en prendre à Russ Meyer sous les traits de Tanamashu, qu’à Disney sous les traits de Robin. Ce dernier, d’ailleurs, crève d’envie de se taper les belles sauvages. Il se retient, c’est beau, pensez-vous ? Il se retient pour sa femme avec il était « presque » marié et qui ne l’a certainement pas attendu. Moralité douteuse et bancale.

Dans l’univers dépeint par le film, le vrai sauvage c’est la femme. C’est elle qui est violente (comme on le verra à la fin du film) et à qui il faut apprendre l’éducation. Encore une fois, l’inverse de Faster Pussycat ! Kill ! Kill ! dans lequel Varla, qui veut coucher avec un homme musculeux mais débile, est obligée de s’adapter : « Moi Jane, toi Tarzan. » Ce qu’on va leur apprendre, c’est qu’elles peuvent manifester et dans le film, cela tourne à la méchante caricature. En effet, Tanamashu débarque avec ses hommes et voit arriver, face à lui, un cortège surréaliste de femmes en petites tenues brandissant des panneaux « Liberté » ou « Je veux choisir mon mari ». Des filles superbes, à moitié nues, sur une plage de rêve… voilà comment tourner un sujet sérieux en une farce, décrédibilisant totalement le mouvement. Surtout que ce sont les hommes qui leur ont appris à le faire. Encore une fois, ces pauvres femmes sont des marionnettes dont on contrôle les actions de A à Z. Pour vous convaincre, il reste encore une scène qui présente un élément extrêmement puissant : la religion.

En effet, les autochtones vénèrent une idole de pierre (proches des moaï de l’île de Pâques), Kaboona. Or la religion ou plutôt son utilisation confère au pouvoir en place (le chef Tanamashu) une domination quasi sans faille, surtout quand c’est lui, la religion. Bien que violent, Tanamashu, n’est pas pour autant bête. Kaboona ne parle qu’à Tanamashu et bien suicidaire serait celui qui oserait prétendre le contraire. Donc, quand ce dernier dit quelque chose, aussi injuste cela soit-il, c’est Kaboona qui parle. La religion apporte la justification inébranlable, s’il était besoin d’en avoir une. Comme le pasteur de Mudhoney (oui, encore Russ Meyer, faut bien que ça serve, non ?) qui manipulait ses ouailles à son seul profit. Robin l’a bien compris et monte un plan pour pouvoir parler à tous les indigènes, filles comprises, depuis l’intérieur de l’idole. Cela, afin de prouver que Kaboona s’adresse désormais à tout le monde, le nerf de la guerre. L’idée est hautement intelligente (de l’intelligence de blanc, notez bien) ; il a compris que s’il parvenait à intimider Tanamashu, la partie serait gagnée. Pour ce faire, il compte utiliser des pouvoirs comme l’eau, le feu et le froid pour démontrer sa puissance (au moyen de matériel trouvé dans le sous-marin). L’astuce a failli réussir, mais va surtout déboucher sur vingt dernières minutes totalement hilarantes. Les indigènes vont être projetés à travers l’écran comme des personnages de cartoon, on se lâche. Les mouvements sont complètement barrés, renforcés par une animation légèrement à la ramasse et des effets spéciaux de dessins animés. Mais l’ensemble va donner lieu à un feu d’artifice visuel dans tous les sens du terme. Suite à une fausse manip, Floyd va allumer de vrais feux d’artifices trouvés dans le sous-marin. C’est chatoyant, beau, merveilleux ! Même la fuite des indigènes est géniale avec la pirogue attachée à la torpille qui finit dans l’arbre…

Au final, le plan ingénieux de Robin a échoué, mais il a gagné par la force. Tanamashu renonce à récupérer sa fille. Tout est bien qui finit bien ? Mercredi fait sa demande en mariage à Robin et avant que celui-ci ne le comprenne, il est trop tard pour dire non. Mais il va quand même le faire, et femme se vexe facilement. Mercredi et ses guerrières prennent donc les lances et se mettent en chasse de Robin et non, ce n’est pas pour rigoler. Ce dernier est sauvé in extremis par un hélicoptère qui passait par là. Que faut-il retenir de cette fin ?
Cette prise des armes, même si elle est comique (comme tout le reste du film), n’est pas à prendre à la légère. Elle montre que les femmes sont dangereuses (cf Varla dans Faster Pussycat ! Kill ! Kill !), et que si on ne les contrôle pas, elles prendront le pouvoir. Véritable hantise des hommes, si on commence à leur donner quelques droits, elles en voudront encore plus. La seule solution pour y arriver, c’est de ne pas leur donner d’armes (au sens propre comme au figuré).

Ainsi, sous couvert d’une sympathique comédie familiale, Disney dissémine un peu partout dans son film un propos humoristique qui est tout sauf second degré. Il le distille par touches savantes, ni trop peu, ni pas assez, c’est ce qu’on appelle de la propagande. D’une moralité traditionnelle et conservatrice, l’équipe du film donne sa vision du mouvement de l’émancipation des femmes qui pointe le bout de son téton. Le film entier est un plaidoyer qui veut dire : « ok pour avoir quelques droits supplémentaires tant que c’est sous notre contrôle ». La fin montre très bien que les hommes sont autant fascinés qu’ils ont peur des femmes. Ils seront d’accord pour des changements tant que ça se fait sous leur autorité et que ça les arrange. Car que ce soit Tanamashu, Robin ou Kaboona (la religion ou dieu, ça reste encore une autorité), c’est à chaque fois une décision extérieure. Jamais un choix féminin.

Je ne jette pas la pierre au film, il est le résultat de son époque et a le mérite d’être drôle. Mais en un sens, il est malsain, bien plus que les films de Russ Meyer qui ont l’honnêteté d’être ce qu’ils sont, en plus d’être divertissants et d’avoir de jolies actrices. Mais dans un film Disney pour des enfants, c’est limite. D’autant que les quelques rares critiques que j’ai lues (dont une sur Allociné) n’évoquent jamais cette caricature. Mieux, elles parlent de féminisme… J’ai pas compris. Hypocrisie ou alors le film est-il efficace à ce point-là ? On ne se méfiera jamais assez des films grand public, ils sont formatés pour que, de la première à la dernière minute, le spectateur passe absolument par tous les stades émotionnels qui ont été prévus pour lui. Le renforçant dans l’idée qu’il est intelligent et qu’il a tout compris, puisque ce genre de film est créé de telle sorte à ne poser aucun problème de compréhension, ce qui renforce notre égo et notre impression d’être pris pour un public intelligent. Vous n’avez pas à vous poser de questions, car on ne vous en pose pas. L’esprit n’a pas le temps de questionner une image, il en est submergé. La faute à un montage agressif. L’illustration extrême de ce concept est le film pornographique dont l’intérêt est purement fonctionnel. Une chatte, des seins, une chatte, des seins, une chatte, des seins… Une répétition et un formatage calculés pour ne pas laisser en paix votre intelligence, mais assez efficace pour que vous ne le soupçonniez pas.

Le Lieutenant Robinson Crusoé, très bien calibré, va rentrer dans votre cerveau avec fluidité, ne vous demandant pas de réfléchir, ne vous en laissant pas le temps surtout, vous rendant ainsi plus malléable pour assimiler un message : c’est la monoforme chère à Peter Watkins. Invisible quand on subit le rythme du film, mais redoutablement efficace, elle pollue l’art de l’image depuis longtemps. Et on me dira, meuh non… tu exagères. Ben non, le film a déjà fait son effet. La seule chose qu’on peut vous dire, c’est prenez du recul. Regardez Peter Watkins qui redonne le cinéma au public et Alejandro Jodorowsky qui vous incite à vous questionner sur vous-mêmes et dites : « Zumba camera ».





(1) Nancy Kwan est une actrice américaine née à Hong Kong d’une très grande beauté. J’étais tombé sur elle en faisant des recherches sur le cinéma hongkongais. Elle est particulièrement connue pour avoir joué le rôle de Suzy Wong dans le film Le Monde de Suzie Wong de Richard Quine en 1960, adapté du livre du même nom. Émouvante dans ce rôle, elle jouait une jeune fille pauvre qui faisait la pute de luxe pour survivre. Bien que mélodramatique, le film n’est pas édulcoré et rend avec une certaine justesse la réalité de la vie des petites gens de Hong Kong : le racisme, la pauvreté, les conditions climatiques et bien sûr l’immigration, immense sujet de préoccupation pendant plusieurs décennies.

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